Climat de classe

« Une liaison mutuelle entre les hommes est une exigence naturelle ; un homme, parce qu’il est un homme, ne doit pas être un étranger à un autre homme ».                 Cicéron

Climat de classe et climat scolaire : comment établir une relation de confiance avec et entre nos élèves ? J’ajouterais : et même si le climat de classe de début d’année est explosif ? (Puisque cela arrive…) Voici une petite liste d’idées glanées et expérimentées.

1 – Dans la classe : satisfaire les besoins physiologiques : 

  • veiller à ce que l’atmosphère de la salle de classe soit saine : une aération régulière est nécessaire, lorsqu’une trentaine de personnes travaillent ensemble dans un espace fermé ! La qualité de l’air que nous respirons est essentielle.
  • permettre aux enfants de boire quand ils en ont besoin, d’aller aux toilettes librement… Quitte à instaurer des petites astuces pour les plus jeunes : donner le droit d’aller aux toilettes en prenant un petit collier spécifique (et seulement 2 colliers sont disponibles) (Merci Claudie pour cette idée appliquée dans notre classe !)
  • en cas de canicule, fournir des pulvérisateurs, de l’eau à volonté.
  • Créer une petite « bulle de calme » : cet espace offre à chacun la possibilité de s’isoler, même symboliquement, quelques minutes. L’idée est conseillée pour les enfants autistes. Pourquoi pas pour tous ?…

 2 – Dans le bâtiment : penser au sens de circulation des groupes d’enfants : pour ce faire, pourquoi pas dessiner un plan des couloirs et travailler sur papier avec des flèches… en imaginant les déplacements, en se positionnant à hauteur d’enfants ? Concrètement, lorsque plusieurs groupes d’enfants de maternelle s’engouffrent dans un couloir en même temps, quel stress pour ces petits ! Et ce n’est pas mieux pour les plus grands. Les solutions peuvent passer par un échelonnement des passages, lorsqu’il n’y a qu’un couloir, ou par un contournement, si c’est possible.

– Pour l’ambiance du groupe : une idée entendue lors d’une formation de secteur (et appliquée cette année dans mon école) : organiser une sortie de classes dès la début de l’année. Nul besoin d’aller loin : aller se promener en forêt, ramasser des feuilles… bref, sortir du « cadre », ensemble, pour se découvrir sous un autre jour.

4 – Pour le lien entre les classes : si la taille de l’école le permet et si vous en avez envie avec un(e) collègue, mettre en place du tutorat entre grands et petits. Une belle façon d’oublier les murs… Nos élèves ne sont pas les élèves d’une classe mais les élèves de l’école, dit une amie (merci Claire !). Le tutorat permet à tous de grandir.

5 – Pour la confiance mutuelle au sein de la classe : prendre le temps de parler (succinctement et en sachant clore la discussion) de ce qui s’est passé sur la cour, à la cantine, s’il y a besoin, pour désamorcer les tensions s’il y en a : cela permet d’entrer plus sereinement dans les apprentissages. Ces petits temps, que l’on peut aussi nourrir d’ateliers-philo avec les plus grands, vise aussi à apprendre aux élèves à écouter sans juger. Il y a là, à la clef : la construction de la confiance en l’adulte-enseignant, la construction de la confiance individuelle et de la capacité d’écoute.

6 – S’efforcer, avec détermination, de toujours porter un regard sincèrement positif sur nos élèves et leurs parents ! Les élèves sont les enfants de notre société telle qu’elle va… Et être parent est une aventure. En tant qu’enseignant(e), respecter et reconnaître chaque parent est comme un socle invisible, sur lequel se bâtira la relation autour de l’enfant–élève. Je suis convaincue que les enfants sentent ce regard et ce lien : leur intuition n’est pas encore polluée par le jeu des mots et des apparences ; si le dialogue entre parents et enseignants est respectueux, ils le perçoivent et cela contribue à les apaiser. Je précise toutefois : travailler dans le respect de chacun ne veut pas dire être aveugle ni naïf ! Il faut parfois dire ce qui ne va pas, alerter. Ce n’est pas antinomique : respecter l’autre, c’est aussi penser qu’il saura réagir si l’on tire la sonnette d’alarme.

7 – Si vous le pouvez, faire entrer les parents dans la classe et dans l’école. Certes, ouvrir la porte n’est pas si simple : oui, on peut être jugé(e), pour sa manière de faire, ses propos et sa pratique. Mais au final, pour l’avoir pratiqué pendant plusieurs années, je vous garantis que les effets positifs l’emportent ! Une fois encore, les enfants ont besoin de sentir le lien entre l’école et leur famille. Et même si ce n’est pas leur papa et leur maman qui entre pour animer l’atelier cuisine ou une lecture dans une autre langue, ce moment-là concrétise l’ouverture de notre école.

Je me permets de partager un lien à ce sujet : une initiative menée dans une école de mon département :

https://professeursdesecoles.wordpress.com/2016/06/04/initiative-originale-quand-les-parents-soccupent-de-tout/